Mardi 10 mars à 20h
Le salon de musique
En partenariat avec Les rencontres philosophiques
Le « Salon de musique » du cinéaste bengali Satyajit Ray rappelle par son thème « Le guépard » de Luchino Visconti, inspiré du roman de Giuseppe Tomasi de Lampedusa ou encore « Le maître ou le tournoi de go » de Yasunari Kawabata. Il s’agit là aussi d’un tournoi, qui oppose un « zamindar », Biswambhar Roy, propriétaire terrien, représentant d’une caste et d’une classe sur le déclin, à Ganguly, un riche usurier, qui grâce à son argent peut organiser un récital de danse et de musique, privilège jusque- là réservé aux zamindars. La morgue, mais aussi le raffinement, de l’aristocrate décadent d’un côté, la vulgarité du nouveau riche de l’autre. Selon le cinéaste japonais Akira Kurosawa, « Ne pas avoir vu le cinéma de Ray revient à exister sans avoir vu le soleil ou la lune ».
Résumé du film :
Le Bengale dans les années 20. Biswanbhar Roy, aristocrate et grand propriétaire terrien a passé l’essentiel de sa vie à assouvir sa passion pour les fêtes musicales, les concerts donnés dans le salon de musique de son palais, devant un public d’amis, par des musiciens, des chanteurs, des danseuses. Cette passion l’a ruiné, alors que dans le même temps son voisin Mhim Ganguli, bourgeois et nouveau riche, prospérait et cherchait également à rivaliser avec lui sur le plan musical. Peu à peu, Roy s’est enfoncé dans la contemplation passive et nostalgique de sa propre décadence. Après la mort accidentelle de sa femme et de son fils dans le naufrage d’un bateau lors d’une tempête, il a fermé son salon de musique. Quatre ans plus tard, il le rouvre pour un dernier concert dans lequel il engloutit ses dernières ressources, mais qui lui procure le plaisir suprême d’humilier son rival, Ganguli.