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La théorie du genre

LA THEORIE DU GENRE

ou

               le monde rêvé des anges             

(19 décembre 2017)

Martine Péjoux, Josiane Mouton

                      

                   L'auteure ,Béatrice Levet ,professeur de philosophie, fait une étude critique de la Théorie du genre qui nous a semblé susceptible d' aider à une réflexion sur ce thème.  Voici quelques extraits que nous avons retenus :

 

      1      - C'est au début des années 1970 que la notion de Genre est introduite dans le champ des études féministes.

       2     - La sociologue britannique précise : « le mot  « sexe » se réfère aux différences biologiques entre mâles et femelles : à la différence visible entre leurs organes génitaux et à la différence corrélative entre leurs fonctions procréatrices. Le « genre » , lui, est une question de culture : il  se réfère à la classification sociale en «  masculin » et « féminin ».

       3     - » C'est en référence  à leur nature respective que la société a distribué aux hommes et aux femmes leurs rôles, leurs fonctions, leurs qualités, a confiné les unes au foyer , a voué les autres à la vie active, aux affaires communes. »

        4      - « Le féminin et le masculin étant de purs produits de la société, n'existant pas en soi, ils ne sauraient être pensés en eux-mêmes, postule le genre. Seuls les rapports sociaux de sexe peuvent être étudiés. La femme n'a pas à proprement parler, de réalité en soi puisqu'elle est une construction qui varie selon le temps et le lieu. L'identité féminine est un produit de la «  matrice idéologique hétérosexuelle ». Comme le Juif chez Sartre, la femme n'existe que dans et par le regard de l'autre. »

         5   - «  Il s'agit de démasquer le genre comme rapport social,c'est à dire comme construction et comme domination, démystifier la fable de l'homme et de la femme comme deux êtres insubstituables et se désirant l'un l'autre, mythe d'une hétérosexualité naturelle . »

          6   - «  La théorie du genre distingue trois niveaux de l'identité sexuelle,le sexe de naissance,c'est à dire le sexe biologique,anatomique dans lequel chacun naît ; le sexe social, le genre à proprement parler,c'est à dire l'identité sexuelle que la société au sens large, depuis les parents jusqu'à l'Etat,impatiente de classifier, attache aux individus, leur assigne ; et la sexualité ou l'orientation sexuelle, question purement personnelle mais dans laquelle la société a réussi à s'immiscer en faisant de l'hétérosexualité la norme. »Il reste à dénaturaliser l'identité sexuelle : «  L'hétérosexualité devrait alors apparaître pour ce qu'elle est, toujours conformément  au dogme, une pure construction dépourvue de tout fondement dans la nature. »

          7  - « Au commencement il n'y a ni homme ni femme, tout au plus un mâle et une femelle...Tout se passe comme si, dès le premier jour de sa vie,que dis-je,dès avant sa naissance ,au cinquième mois de la grossesse,lorsqu'à la faveur de l'échographie, l’obstétricien déclare » c'est une fille, c'est un garçon que vous attendez », dès ce moment le piège se referme sur l'individu. La parole du médecin ne saurait se prétendre descriptive,elle fabrique une réalité, elle est pour Butler performative : elle fait ce qu'elle dit, elle produit ce qu'elle nomme. »

          8  - « Si du sexe ( biologique ) au genre (fait social ) la conséquence n'est pas bonne,pourquoi s'en tenir à deux genres ? ….Il nous faut admettre que le masculin et le féminin « n'epuisent pas le champ sémantique du genre », apprendre à compter au delà, bien au delà du  chiffre deux, s'ouvrir à toutes les combinaisons possibles »

          9   - B.Levet cite J.Butler dans:Humain,inhumain.

«  IL est possible de dire que c'est parce qu'une personne est d'un sexe donné qu'elle se rend chez le gynécologue (...) mais il est possible aussi de dire que c 'est le fait même de se rendre chez le gynécologue qui produit le sexe. »

        10  -  « Le combat féministe change de cible, il vise moins le sexisme, la domination masculine que l'hétérosexisme...

        11  -  «  Que les deux protagonistes originaires, l'homme et la femme, s'abolissent en tant qu'entités distinctes, pour n'être plus que des rôles dans lesquels se fondre à loisir, et c'est toute la fiction de l'hétérosexualité qui s'éboule »

        12    - «  Avec l'ouverture du mariage et de la filiation aux couples du même sexe, la cellule de base de la société cesse d'être formée d'un homme et d'une femme dont l'union est naturellement féconde et du même coup le couple hétérosexuel ne peut plus prétendre à une quelconque  normativité »

         13  - « Les progrès des biotechnologies nous libèrent ainsi de ce conte pour enfants bien sages auquel docilement nous avons cru pendant des siècles, qu'il fallait un homme et une  femme pour donner la vie.(...) La procréation, cette  prérogative de la femme, la science la lui fait perdre. Les progrès dans les technologies de la reproduction rendront sans tarder optionnel le corps de la femme. »

         14   - « ...de quoi le genre prétend-il nous délivrer sinon de ce désir que l'homme et la femme s'inspirent respectivement en vertu de leur insurmontable altérité?(...) Force est de déceler dans cette théorie et la politique qui l'inspire une hantise du désir hétérosexuel, qui ne le cède en rien à ceux que l'on qualifie de puritains.

         15    - « L’idéal en somme, pour le genre serait de n'avoir pas de sexe(...) A défaut d' être asexué, reste la possibilité d'ignorer ce sexe, de nier la condition humaine comme condition sexuée. »