Les populismes

Raphaël Spina

Docteur et enseignant-chercheur en histoire contemporaine

Mardi 6 février 2024

Un spectre hante l’Europe (et la Terre) : le spectre du populisme. Désormais force politique de premier plan, il arrive à diriger jusqu’aux plus importants pays du monde.
Des philosophes parmi les plus grands ont ouvertement méprisé le peuple ou s’en sont méfiés. Des philosophes l’ont sincèrement aimé pour ce qu’ils trouvaient en lui de plus beau. Les populistes, eux, ont justifié et encouragé ce qu’ils trouvaient en lui de plus bas.
Mais au juste, qu’est-ce que le peuple, et qu’est-ce que le populisme ? La notion même de peuple est polysémique, sa délimitation variable et imprécise : et au fond, tous ne se construisent-ils pas un peuple imaginaire, chacun à leur manière ?
Pour ses adversaires, le populisme vise à instituer un pouvoir autoritaire et personnel, en jouant « le » peuple contre « les » élites, postulés comme des blocs. Il le flatte dans ses préjugés, sans souci ni de son éducation ni de sa promotion, non plus que de compétence ou de vérité.
Pour ses partisans, voire pour certains observateurs critiques, le populisme est le châtiment des malaises sociaux, sécuritaires et migratoires que d’autres ont laissé s’accumuler, notamment par idéalisme naïf dit « hors-sol ». Certains penseurs théorisent même qu’il faudrait riposter au populisme par le populisme.
Quoi qu’il en soit, le populisme a toujours intrigué, inquiété ou séduit les philosophes, des tyrans grecs à nos jours. En cette soirée du 90e anniversaire du coup de force national-populiste du 6 février 1934, et vu l’actualité brûlante, il peut être bon de revenir sur la théorie, la pratique et la critique des divers populismes.

Enregistrement audio de la conférence.

Texte de la conférence

Populismes histoire philosophie (763.53 Ko)