On appelle échantillonnage (sampling) la technique qui consiste à prélever un fragment de musique déjà enregistrée (entre 2 et 8 mesures) et de l’introduire à l’intérieur d’une nouvelle création, en le soumettant éventuellement à certaines manipulations. Grandement facilitée par l’apparition des technologies numériques, cette pratique, largement utilisée dans le hip-hop, élève en quelque sorte la reproductibilité au carré et met la notion d’œuvre en abîme. En essayant de caler notre démarche sur les analyses proposées par le philosophe Walter Benjamin dans les différentes moutures de son essai L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, je me proposerai de réfléchir sur les perspectives esthétiques et philosophiques ouvertes par la technique de l’échantillonnage sonore, telle qu’elle a été mise en œuvre à la fin du siècle précédent.
Christian Béthune
Chercheur associé à l' ECLLA
Pour amorcer la réflexion :
Maxence Déon :
https://journals.openedition.org/volume/1307
ChristianBéthune https://www.atem-journal.com/index.php/AteM/article/view/2019_1.02/2473
Le rap, une esthétique hors la loi Paris, 2003, Autrement (en particulier chapitre IV p. 63→80)