Il ne saurait être question durant les quelque 2 heures prévues pour cet exposé d’aborder la question de l’universel dans toute sa profondeur conceptuelle. Il ne s’agira pas non plus de revenir une énième fois sur la fameuse « querelle des universaux » qui depuis le commentaire de Porphyre sur les Catégories d’Aristote (Rédigé entre 268 et 270) et plus connu sous le titre d’Isagoge enflamma la pensée médiévale ‒engendrant, de part et d’autres, des arguments d’une extrême subtilité ‒ et dont les soubresauts continuent d’animer les débats philosophiques contemporains. Je me garderai également d’embrayer sur l’épineuse question de l’universalisme et de ses ramifications politiques, historiques, sociales ou anthropologiques. En me limitant à l’usage substantif du terme « universel », l’intention du présent exposé est de faire entrevoir par une esquisse à la fois très partielle et souvent partiale, le coût philosophique (logique, épistémologique, ontologique) lié à l’usage de la notion d’universel. Ce faisant, on retiendra que le propos tenu vise moins la vérité, que le plaisir philosophique.
Christian Béthune
Chercheur associé à l'ECLLA